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Il y a quelques semaines, j’avais du temps. Vraiment, je pouvais me regarder un ou deux films par jour, écrire beaucoup, m’occuper de mon site pro et m’occuper du quotidien. En ce moment, c’est un peu plus la foire et la galopade partout, je ne te raconte pas. Mais bon. Toujours est-il que ça a été l’occasion pour moi de revoir certains films vus il y a des années.
Avec cet étrange pincement au coeur quand le générique commence : a-t-il vieilli ? va-t-il me décevoir ? peut-être ce film n’était-il pas si bon, peut-être étais-je simplement un peu jeune ? Et…
Bienvenue à Gattaca
Mon étonnement face à ce film n’a strictement rien à voir avec Jude Law. Rien du tout, n’importe quoi (tu sais que j’ai beaucoup de mal à apprécier les bôgosses quels qu’ils soient ; et bien oui, sauf s’ils sont Britanniques, je suis alors beaucoup plus intéressée, Jude, Ewan, Kenneth, là ça le fait… Une histoire d’outrance dans la bôgossitude sans doute : le Britannique est bôgosse mais avec flegme…).
Bon, revenons au film : sorti en 1997, il n’a pas vieilli d’un poil (si tu as vu le film, tu comprendras toute la finesse de cette réplique…). Léché, couleurs magnifiques, photo étrange, des acteurs qui ne laissent rien transparaître et en même temps qui expriment énormément. Une réflexion intéressante à la base du scénario (ce qui est du domaine de l’inné, ce qui est du domaine de la volonté, les risques de l’eugénisme et surtout l’importance du hasard, du défaut aussi, du grain de sable qui fait que les choses avancent). Un rouleau compresseur en matière de logique du scénario, de la prestation, de l’esthétique. Etonnant à nouveau, douze ans plus tard. Une réflexion lente, sourde, puissante, portée par des acteurs justes. Et pourtant, je suis rarement fan des films à thèse. A voir et à revoir absolument.
Le Tailleur de Panama
L’exact contraire du précédent, en ce que tout est dans l’emphase dans ce film. Une jubilation grandiloquente et menée de main de maître. Une excellente parodie aussi, juste et inattendue, d’un film de James Bond. Moi qui ne les aime pas tellement, j’ai adoré : Pierce Brosnan y joue un agent secret britannique, tout y est (les femmes, l’argent, les responsabilités, la presque fin du monde) mais prend l’exact contre-pied du genre. Avec du comique, certes mais surtout du… comment dire… Un exemple : avec les mêmes mimiques que 007, les mêmes répliques, la même allure et les mêmes superbes costumes (c’est un peu le sujet, quand même), Andy Osnard aime se mater un bon porno, drague comme un lourdaud, et est même stupide, malsain, violent et évidemment prétentieux. La face cachée de 007 en quelque sorte, et Pierce Brosnan le joue génialement bien. Geoffrey Rush est absolument irrésistible en tailleur, convaincant et dépassé. L’histoire se ficelle extrêmement bien : ou comment un simple tailleur mythomane par nécessité est emberlificoté dans une histoire bidon d’espionnage, de coup d’Etat. Sans que tout ça ne prenne des airs de déjà-vu : les rares moments « classiques » des films d’espionnage (la mallette, la course-poursuite, l’attaque, la réunion au sommet, le MI6 et le Pentagone) sont traitées avec une dérision et une justesse rares. Un excellent film aussi, que j’ai revu avec énormément de plaisir.
J’ai revu aussi une série de films avec ou de Stephen Fry, l’excellent Peter’s Friends, émouvant, drôle et juste à la fois, tout en pointillés et en retenue. Un peu marqué par les années, mais cela correspond à la nostalgie que dégage de toute manière ce film. Si tu as d’ailleurs envie de voir Dr House, jeune et fou et sensible et étonnant, c’est un film pour toi… J’avais enchaîné avec le virtuose Oscar Wilde, un rôle taillé sur mesure pour Stephen Fry effectivement. Du bagout, les traits d’esprit, de la solitude aussi. Et là… quelle ne fut pas ma surprise de constater que le jeune Bosie n’est autre que… Jude Law. Argh. Il se retourne et, ahhhhh, pfiouuu, fait chaud… Un beau film, qui a un peu vieillit mais cela lui sied tout à fait.
De là, j’ai enchaîné sur des classiques qui n’ont réellement pas pris une ride, à mon grand étonnement car la lenteur, les circonvolutions et les atermoiements qui les caractérisent auraient pu les rendre… dépassés. Et ayant lu et tant apprécié les romans originaux (E. M. Forster et K. Ishiguro), j’aurais pu être déçue de les revoir, finalement les trouver très en-deça et du roman et du souvenir. Mais Howards End et Les Vestiges du Jour continuent de dérouler leur lente narration qui fait se rapprocher et s’éloigner les êtres, Anthony Hopkins et Emma Thompson restent troublants, durs, émouvants, justes à nouveaux. Des films dirigés d’une main de maître…
Et là, j’ai décidé de changer de genre et d’innover.
J’ai vu pour la première fois Requiem for a Dream. A suivre…